Durant les années 2010, le rap est devenu la musique la plus lucrative mais surtout la plus écoutée au monde provoquant une révolution numérique au sein de l’industrie musicale.
Pourquoi ? Car contrairement aux autres styles de musiques, les connaissances en solfège, les capacités à jouer d’un instrument, la qualité et l’aisance de la voix ne sont que des facteurs superficiels à la création d’un tube efficace dans le milieu du rap.
Tu découvres le rap et tu souhaites en savoir plus ? Ou au contraire, tu es un fan assidu de rap et le beatmaking te passionne ? cet article est fait pour toi !
De qui avons-nous besoin pour la création d’un titre ?
Des dizaines de métiers existent et peuvent être présents durant l’élaboration d’un titre, nous ne parlerons ici que des 3 indispensables à cette démarche artistique.
- Le rappeur : il s’agit de l’artiste qui va passer derrière le micro, c’est (normalement) lui qui écrit ses textes, qui trouve quel flow utiliser, qui rédige les ambiances du son, etc. Il est le personnage qui va défendre la musique devant le public.
- L’ingénieur son : son travail est beaucoup plus technique, c’est lui qui va s’occuper des prises de voix de l’artiste. Mais c’est surtout lui qui va mixer et masteriser les pistes vocales de l’artiste. Pour bien comprendre son rôle, on pourrait dire que c’est lui qui va transformer la pierre précieuse en un diamant taillé à la perfection.
- Le beatmaker : c’est lui qui nous intéresse aujourd’hui. Le rôle du beatmaker est de produire des beats (musiques instrumentales) sur lesquels le rappeur viendra poser son texte. Ce métier a subi une évolution sans précédent depuis les années 2000 et la démocratisation du rap dans le monde.
L’évolution du métier de beatmaker de la naissance du rap à aujourd’hui
Le rap voit le jour dans les années 70 dans les quartiers populaires de New-York. A la base, les rappeurs étaient appelés MC (Master of Ceremony) et avaient comme seul rôle d’assister le DJ durant ces grandes fêtes appelées Block Partys.
Mais le mouvement évolue rapidement et les premiers hits de « rap music » se font connaitre petit à petit. C’est alors que la technologie et l’art se rencontre : les premières boites à rythmes voient le jour et donc, parallèlement, les premiers beats commencent à être composé par les premiers beatmakers. Un nouveau métier voit donc le jour : celui de produire de la musique mais en utilisant des outils informatiques : le beatmaking.
Dans les années 2000, l’arrivée et la démocratisation d’Internet vient révolutionner le milieu. Avant, les beats se faisaient durant les séances studio, les rappeurs avaient leurs beatmakers attitrés, avoir des contacts permettait de créer sa carrière de producteur. Internet a détruit ces barrières : l’achat de beat se voit grandement simplifié par des plateformes dédiées et, surtout, le matériel nécessaire à la création musicale est devenu beaucoup plus accessible. Toute personne voulant se lancer dans le beatmaking n’a besoin que d’un ordinateur, un logiciel et quelques tutoriels sur Youtube pour acquérir les compétences nécessaires.
L’impact d’Internet n’est malheureusement pas que positif : la démocratisation du matériel a fini par créer un marché sur-concurrentiel, sortir son épingle du jeu devient de plus en plus difficile à cause des dizaines de nouveaux beatmakers qui apparaissent chaque jour.
Les piliers du beatmaking
- Dr Dre : il s’agit clairement du beatmaker le plus connu au monde. Originaire de la West Coast, le créateur de NWA et producteur des plus grands hits tel que « The Chronique 2001 » s’est vu atteindre le statut de légende après le succès international de son album « 2001 » qui inclut des collaborations avec les plus grandes stars de l’époque (Snoop Dogg, Eminem, etc.)
- Scott Storch : ayant commencé sous la houlette de Dr Dre, Scott Storch s’affranchit rapidement de ce dernier grâce aux beats qu’il compose pour Xzibit ou Busta Rythmes. Le compositeur né à New-York est connu des fans pour sa facilité déconcertante à trouver des mélodies efficaces sur son synthé qu’il emmène partout avec lui.
- Mike Will Made it : le créateur de la Dirty South : un sous-genre de rap né dans le sud des Etats-Unis dans des villes comme Atlanta, Miami ou Houston. Mike Will est à la composition d’un nombre incalculable de hits du début des années 2010 dont en voilà quelques titres : 23 – 2 Chainz & Wiz Khalifa feat. Miley Cyrus, Humble – Kendrick Lamar, Formation – Beyoncé, etc.
- Metro Boomin : beatmaker incontesté de la décennie. Il est un des pères fondateurs de la trap : ce sous-genre de rap qui a eu une telle influence qu’il est devenu la nouvelle version moderne de la musique rap. Ce changement de sonorités, que l’on pourrait qualifier de « modernisation du rap » est grandement du au travail avant-gardiste de Metro Boomin et son fameux tag connu de tous : « If Young Metro don’t trust you I’m gonna shoot you ». Aujourd’hui, il est le seul beatmaker reconnu comme artiste, doté de la même notoriété que les rappeurs pour lesquels il produit des instrumentales.
Conclusion
Les beatmakers gagnent petit à petit le respect des auditeurs et de l’industrie. Il y a quelques années, hormis les grands noms comme Dr Dre ou Scott Storch, le public n’était même pas au courant de l’existence de ces derniers.
Pourtant, le beatmaker, au même titre que le rappeur, a un impact non négligeable sur le produit fini. Il est à la base de la création, il offre à l’artiste la toile sur laquelle ce dernier va peindre. Sans beatmaker, le rappeur n’existerait même pas.
Alors si toi aussi tu écoutes du rap quotidiennement, nous t’offrons la possibilité de vivre dans un monde juste et de donner autant de crédits au beatmaker qui se cache dans l’ombre d’un titre qu’au rappeur qui en fait la promotion.
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